air
11/10/2024
Dossier
1 min

Pourquoi et comment agir contre la pollution de l’air ?

La pollution de l’air est reconnue comme un problème de santé publique majeur dans le monde, pourquoi ? Que sait-on des effets sur la santé ? Quelles actions sont possibles pour changer les choses ? Marion Keirsbulck, cheffe de l’unité d’évaluation des risques liés à l’air, répond à nos questions. 

 

 

90 %
de la population respire de l’air pollué dans le monde

Le 6 juin 2023, l’Anses et l’Ademe ont organisé un colloque sur les résultats de recherches sur les conséquences de la pollution de l’air sur la santé. Il aborde des problématiques comme l’exposition dans les transports et en ville, en milieu professionnel ou encore la qualité de l'air intérieur.

Quels sont les effets de la pollution de l’air et qui est concerné ?

Tout le monde est concerné ! En effet, la population entière respire et est donc exposée à la pollution de l’air. Dans la population, certaines personnes sont plus ou moins sensibles. Les nourrissons, les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes malades sont plus vulnérables.  

Les effets de la pollution de l’air sont connus depuis de nombreuses années. Il ne s’agit pas que d’effets respiratoires. En effet, si le système respiratoire, les poumons, sont les premiers concernés, les polluants de l’air, seuls ou en mélange, peuvent provoquer de nombreuses pathologies qui affectent d’autres organes : des pathologies cardiovasculaires, des effets sur la reproduction et le développement, des troubles cognitifs et des maladies neurodégénératives, des perturbations du système hormonal, etc.

En termes de gravité des effets sur la santé, le spectre est très large. La pollution de l’air provoque des effets allant de la gêne respiratoire à des pathologies très lourdes comme le cancer.

Les études récentes montrent des effets sur la santé aux plus faibles concentrations, sans seuil discernable pour les particules mais également des effets pour de nouveaux indicateurs de pollution tels que les particules ultrafines et le carbone suie et organique qui seraient à considérer en priorité dans le cadre de la surveillance de la qualité de l’air.

D’où vient cette pollution ?

Les polluants qui se trouvent dans l’atmosphère, qu’il s’agisse d’air extérieur ou d’air intérieur, sont multiples et de nature variée. Ils peuvent être des composés chimiques et biologiques. Les sources d’émission sont également très nombreuses :

  •  Les sources liées aux activités humaines : transports, chauffages, industries, agricultures, matériaux de construction, de bricolage, produits d’entretien, produits d’ambiance, etc.,
  • Les sources naturelles : pollens de plantes, activité volcanique, vents de sables...

L’objectif pour l’Anses est donc de cerner, pour des problématiques précises, les risques induits par différents polluants de l’air sur la santé afin de formuler des recommandations pour protéger la santé des populations. 

40 000

 

personnes décèdent chaque année de la pollution de l’air en France selon Santé publique France

Que pouvons-nous faire pour lutter contre la pollution de l’air ?

Dès les années 1970, la pollution atmosphérique était une des principales problématiques environnementales faisant l’objet d’une politique européenne. Cette politique vise à développer et mettre en œuvre  des moyens pour améliorer la qualité de l’air ambiant. Cela s’opère par exemple par la réduction des émissions dans différents secteurs d’activités, la qualité des énergies (combustibles, carburants etc.), mais également par l’évaluation et la gestion de la qualité de l'air ambiant.

En France, c’est par le biais de directives européennes, de textes législatifs et réglementaires, que l’Etat a mis en place la surveillance de la qualité de l’air ambiant et des plans d’action à différentes échelles : nationale, régionale, locale et intercommunales.

C’est aussi à des niveaux plus locaux, dans les régions, les départements, les villes, que des actions peuvent se mettre en place pour limiter la pollution telles que la réduction pérenne de la vitesse sur des axes routiers.

Concernant l’air intérieur, il existe une réglementation française qui repose à la fois sur la prévention de la santé publique associée à certains polluants, tels que l’amiante, le radon, le monoxyde de carbone (CO), tabagisme passif, et sur des engagements du Grenelle de l’environnement. Depuis les années 2010, un étiquetage des produits du quotidien comme les produits de construction et de décoration a été mis en place. Une surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant du public a aussi été instaurée. L’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs a pour objectif d’évaluer et de surveiller la qualité de l'air et des espaces intérieurs. 

Enfin, chaque citoyen est également acteur, et peut, même à l’échelle individuelle, contribuer à améliorer la qualité de l’air.  Ce sont « petits » leviers qui, multipliés par toute une population, peuvent aussi faire bouger les choses ! Alors restez informés et parlez-en autour de vous !

6 bonnes pratiques pour réduire la pollution de l’air extérieur et intérieur 

  • Se déplacer en transports en commun, à pied, à vélo ou covoiturer,
  • Limiter l’utilisation de produits chimiques chez soi, comme les produits ménagers
  • Sélectionner des produits de construction et de décoration peu émissifs reconnaissable grâce à leur étiquetage
  • S’équiper de matériels de chauffage respectueux : label flamme verte par exemple et chauffer uniquement quand cela est nécessaire
  • Aérer son habitat, ses lieux de vie et vérifier le bon fonctionnement du système de ventilation pour renouveler l’air
  • Respecter l’interdiction de brûler des déchets verts