Alimentation Enfants

Disparités socioéconomiques et alimentation des enfants et adolescents

État des lieux et recommandations de l’Anses

La question des relations entre alimentation et niveau socioéconomique reste peu étudiée pour les enfants et adolescents en France. L’expertise menée par l’Anses sur ce sujet montre une moins bonne qualité nutritionnelle de l’alimentation chez les enfants et adolescents issus de milieux défavorisés. Cependant, plus que des critères de revenu, le niveau d’études des parents apparaît comme un facteur déterminant de la qualité de l’alimentation. 

D’après les connaissances disponibles en France et en Europe, les adultes en situation socioéconomique difficile présentent une situation nutritionnelle moins satisfaisante que celle des populations plus favorisées. Cette question est peu étudiée chez les enfants et adolescents en France. Dans ce contexte, l’Anses a souhaité dresser un état des lieux des données bibliographiques disponibles et caractériser l’alimentation de ces enfants et adolescents à partir des données de son étude nationale des consommations alimentaires, INCA 2. Les résultats de ce travail ont été publiés en février 2013.

Une photographie des consommations

L’étude réalisée par l’Anses confirme, pour les enfants et adolescents des milieux les plus défavorisés, une qualité nutritionnelle de l’alimentation légèrement plus faible (25% d’entre eux ont une alimentation satisfaisante sur le plan nutritionnel, contre 40% dans les milieux les plus favorisés) et une moindre diversité alimentaire, même si les différences observées demeurent d’amplitude limitée. 

Elle confirme également : 

  • une consommation plus faible de fruits et légumes (jusqu’à une portion en moins par jour) ; 
  • une consommation plus élevée de boissons sucrées (jusqu’à 2,5 verres supplémentaires par semaine). 

Ainsi, en ce qui concerne les consommations de fruits et légumes et les boissons sucrées, l’écart vis-à-vis des repères nutritionnels du Programme national nutrition santé  PNNS (5 fruits et légumes et un demi-verre de boissons sucrées par jour), déjà constaté pour l’ensemble des enfants et adolescents, est accentué chez ceux de milieux défavorisés.

 

Cette étude permet également de mettre en évidence des résultats inattendus :

  • pas de différences de consommation de poisson chez les enfants et adolescents quel que soit leur niveau socio-économique ; 
  • une moindre consommation de sucreries (bonbons, barres chocolatées, gâteaux, etc.) chez les enfants et adolescents de milieux défavorisés ; 
  • pas de différences de consommation totale de produits laitiers (plus de lait mais moins de yaourts sont consommés par les enfants de milieux défavorisés). 

Conclusions

Sur la base de ces constatations en termes de consommations, l’Anses a cherché à déterminer les composantes du niveau socioéconomique (revenu du foyer, catégorie socioprofessionnelle, niveau d’étude, etc.) les plus associées aux disparités alimentaires. Le niveau d’études des parents apparaît comme un facteur déterminant de la qualité de l’alimentation. Ainsi, à revenu équivalent, la qualité nutritionnelle augmente avec le niveau d’études des parents.

Par ailleurs, concernant le surpoids et l’obésité (l’excès de poids concerne 14% des 3-17 ans, et l’obésité 3% des enfants environ), l’étude INCA 2 ne montre aucune différence d’apport calorique selon le niveau socioéconomique. Pourtant, les enfants et adolescents de milieux défavorisés sont davantage touchés par les problèmes de surcharge pondérale. Ce constat conduit à mettre en avant le rôle majeur du faible niveau d’activité physique et de la sédentarité dans le surpoids et l’obésité de ces enfants et adolescents, particulièrement chez les jeunes filles.

Recommandations de l’Anses

Plus d’un tiers des jeunes, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, dépassent les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) en termes d’apports en sucres simples. L’Agence souligne l’intérêt de poursuivre et d’amplifier les politiques visant à réduire les apports en glucides simples ajoutés dans l’alimentation, notamment liés aux boissons sucrées.

Plus généralement, l’Agence rappelle l’importance d’une alimentation variée et équilibrée, ainsi que de la pratique d’une activité physique quotidienne (30 minutes de marche soutenue au minimum), afin de prolonger son espérance de vie en bonne santé.